Je rencontre des difficultés à méditer, est-ce normal ?

Méditer, surtout quand nous commençons, nécessite de la persévérance. Nous pouvons être déstabilisé par des difficultés appelées « les défis » du méditant. Il est important de les connaitre pour savoir ce qui est commun à tous les méditants et ce qui ne l’est pas.

Tous les méditants mêmes confirmés rencontrent des défis lors de leur pratique et cela fait partie de l’expérience, ces défis colorent l’expérience et deviennent alors l’objet même de la méditation. Rencontrer des défis est donc tout à fait normal et vouloir les éviter ne rend absolument pas service au méditant, les accueillir de manière curieuse et sans jugement est en revanche une option intéressante.

Quels sont les défis courants des méditants ?

Tout d’abord la somnolence, aussi appelée la torpeur. Elle arrive souvent lors des méditations allongées car le corps associe cette position au sommeil. De plus, la somnolence est aussi un message du corps comme quoi il serait temps de prendre soin de nous, de nous reposer. Ce défi arrive parfois à des moments ou le corps est plus facilement demandeur de sommeil comme par exemple le soir ou après le déjeuner. Connaitre les moments de la journée ou nous sommes plus soumis à l’envie de dormir peut nous aider à organiser nos sessions de méditation à un moment plus opportun pour nous.

L’agitation mentale, l’impatiente sont fréquemment rencontrées par les méditants et cela est tout à fait normal et acceptable. Il faut parfois un certain temps, voir même tout une méditation, avant que l’esprit se calme et revienne dans l’instant présent et observateur des phénomènes internes. L’agitation physique est souvent associée à une agitation mentale, c’est d’ailleurs pour cela que la méditation est proposée de manière statique, car quand le corps est immobile cela facilite le calme mental. Le calme mental n’est pas un but en soi et s’il n’est pas atteint cela est normal car c’est l’expérience telle qu’elle est qui compte. L’être humain à en moyenne 60 000 pensées par jour alors autant vivre avec plutôt que de se dire que les pensées ne devraient pas exister, la bataille est de toute façon perdue d’avance.

Ensuite, le désir et les fortes envies sont de vrais défis pour le méditant. Le désir d’un endroit plus calme, le désir sexuel, le désir d’une autre voix lors de la guidance, le désir d’un état en particulier sont tout autant de désirs ne nous permettant pas d’être avec ce qui est, que cela soit agréable ou désagréable. Quant aux fortes envies, cela peut être une forte envie de consommer une substance psychoactive, une forte envie d’être ailleurs. L’intention dans la méditation est d’accueillir les fortes envies en accordant de l’attention sur les effets de ces envies au niveau des pensées, des sensations corporelles et émotions et ainsi rester en lien avec leur évolution d’un regard curieux.

L’aversion est la face opposée de l‘envie et se définie par une vive répulsion quant à l’expérience. Cela est souvent associé aux expériences désagréables ou difficiles. L’aversion aux pensées est quelque chose de récurrent quand elles prennent trop de place, comme celle envers les douleurs. Rester avec l’expérience désagréable change le rapport à cette expérience. En effet, souvent, l’expérience désagréable est un message du corps ou de l’esprit sur notre état intérieur. Une douleur à un message, par exemple qu’il est temps de se reposer.  La méditation offre un espace pour que la douleur puisse s’exprimer alors que nous avons tendance dans la vie courante à faire fi des messages corporels sauf quand ils deviennent pénalisants. Avoir de l’aversion vis-à-vis de l’expérience désagréable la rend encore plus désagréable, alors qu’avons-nous à perdre à l’accueillir ? C’est d’ailleurs pour cette raison que les cycles MBSR ou MBRP durent 8 semaines, il faut un peu de temps pour réapprendre à écouter les messages du corps et les accueillir.

Le doute vis-à-vis de la pratique est également monnaie courante chez les méditants. En effet, le doute est parfois le fruit de l’impatience combiné avec la recherche de résultat. Nous avons en effet l’habitude d’obtenir des résultats d’une pratique qu’elle soit intellectuelle ou sportive, mais dans la méditation la recherche de résultat empêche le méditant d’accepter ce qui se passe ici et maintenant en le projetant dans le futur, au niveau de l’objectif. Méditer c’est avoir des effets à conditions que nous ne les recherchions pas. Le doute peut arriver à tout moment dans la vie du méditant et peut-être lié au fait de douter d’un certain courant méditatif ou d’une certaine forme ou technique méditative. Le doute s’accueille comme tout autre expérience, afin qu’il puisse délivrer son message, un message dénué d’intellectualisation, un message provenant du corps et de la conscience. 

Si vous rencontrez d’autres défis n’hésitez pas à me contacter.

Sébastien

Ocean Mindfulness

Libre par soi, en pleine conscience